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Evènement : 

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2022

20 ans de résidence, 

Château des ducs de Bourbon, Montluçon

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2021 

Projet MuE, SHAKERS,  Montluçon.

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2019      

Tout Peut À Rêver !, Le genou vrillé, Skol san Anton, Pouldergat

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2018          

Dans les voiles, Port-Musée, Douarnenez

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Yes And More No Exhibition,  Espace Thorigny, Paris

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2017 

Lo gars d'icy,  Wonder/Liebert, Bagnolet

                                

2016 

Fellicita, Musée des Beaux-Arts, Paris

Explosition, Galleria  continua, Boissy-le-Châtel

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2015 :

Instant Suspendu, Beaux Art de Paris ( Exp. personelle, )

Impact, l’Amour, Bagnolet ( Exp. personelle, )

Transition, Galerie l’Inattendue, Paris  

Bim Bam,  L’Amour, Bagnolet

Circuit d’art, Festival Alter Panam, Aubervillier

Accrochage, Crayères de Montquartiers 

Industrie,  L’Amour, Bagnolet

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Résidences :

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2020

Shakers, Montluçon

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2019 

Le Genou vrillé, Pouldergat

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2017

Libert/Wonder, Bagnolet

 

2016

Galleria Continua, Boissy-le-Châtel

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Publications :

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2019

        

Manifesto XXI

Art Contemporain. 7 artistes émergents à suivre en 2019.

        

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2018

 

Ouest France

Les corps cousus de Laure Barillé. 

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Le Télégramme

Défilé dans les voiles, le coeur à l’ouvrage «Sculpture/costume».

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2016

 

Felicità

Entretien avec Marie bechtoille.

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Textes : 

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FELICITA : Laure Barillé / Entretien avec Marie Bechetoille / 2016

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Marie Bechetoille. Dans tes installations des personnages et des objets semblent être liées à des histoires. Quel rôle a le spectateur au sein des espaces que tu crées ?

 

Laure Barillé. Dans le processus de création, je n’ai aucune idée de la forme finale ou de l'histoire qui se dégagera de l'installation, je les découvre en faisant. L'histoire étant un ensemble d'événements et de personnages en évolution dont je tente de dégager le sens. Pour le public, l'intrigue s'écrit, en parcourant l'espace que les pièces occupent, de manière intemporel. L’observateur a la place qu'il veut bien occuper, libre à lui de ressentir, d'analyser, de percevoir, de rencontrer les protagonistes des histoires ou de juste flâner. Que sont ces obus, ces vestiges, ces oiseaux au milieu, ces corps décharnés? Et cette main armée, démesurée. Au gré de sa flânerie, le visiteur peut ressentir l’amour de la vie, se fondre, s'imprégner, autant que souffrir de ce que dégagent les pièces présentées. Cela dépend de son état d’âme.

 

M.B. On observe la présence d’une dimension théâtrale dans l’agencement de tes sculptures. Comment perçois-tu la théâtralité dans ta pratique ? Tu me parlais de Tadeusz Kantor…

 

L.B. J’envisage le monde comme un théâtre grotesque, un forum absurde. La mise en espace des sculptures est plutôt instinctive, bien que sûrement dictée par mes observations et mon quotidien. Les éléments de l'installation sont des notes, et moi je suis le chef d’orchestre, composant pour approcher une sorte de poésie convulsive, saccadée, comme les battements du cœur. Ce que j'apprécie chez Kantor, c'est sa capacité à émouvoir le public et faire passer les émotions. Lors de ses happenings, on pleurait, on riait ou les deux à la fois. À la fin du spectacle, les gens ne partaient pas, ne parlaient pas, ils étaient comme dans un rêve éveillé. Ce qui nous rapproche c’est peut être l'attitude de défiance envers le monde qui nous environne. Je me situe dans la transfiguration où les tableaux sont vivants, palpables comme une sorte de vision.

 

M.B. Les personnages de « déchus », des « gueules cassées » ou bien des « écorchés » semblent liés à une violence et en même temps on ressent un optimisme poétique. Comment le contexte politique t’influence ?

 

L.B. Mes pièces ne sont pas uniquement des « fictions » construites par l'imagination mais aussi inspirées par le quotidien. Pour certains observateurs, la violence n'est pas le sentiment premier, ils ressentiront le pouvoir, l'impuissance, la misère, la colère ou l’espoir. L'art n'est pas que la représentation du monde, ou des références à une réalité extérieure, il n'est pas là que pour tracer l'histoire. Je suis évidement touchée par le contexte politique que nous vivons, les écarts sociaux, le climat de terreur, la médiatisation prédigérée de l'information, la radicalisation et l'extrémisme, la surconsommation, le gâchis planétaire… Mais ce qui m'influence véritablement c'est l'humain dans cet espace temps, confronté aux autres, au monde, à la nature, sa place, ses expériences passées et son devenir. L'humain comme vecteur du changement, constructeur et destructeur, l'humain vivant au mieux ou au moins pire, imparfait, l’humain avec son bandeau sur les yeux qu’il s’est cousu lui même, et aussi l’humain qui choisi de s’arracher ce bandeau. Il est question d’humanité, et par le jeu des matières, des couleurs, de la composition, se dégagent aussi espoir et joie de vivre, une quête de douceur dans un monde de fous, une tentative d’exprimer la brutalité avec finesse. Le temps est figé, en suspens, le doute plane et les tensions sont pressenties.

 

M.B. Comment tu décrirais ton esthétique qui dégage une forme de liberté et d’autonomie ?

 

L.B. Dans ma génération « patchwork », tout se mélange, les styles se confondent, s’additionnent. J'aime les préoccupations de l'art outsider, les processus du ready-made, la spontanéité et la liberté de l'art brut, l'attitude arte povera... Je pourrais occuper plusieurs cases. Je vis à côté des dogmes mais ne me considère pas sans normes. J'utilise des matériaux selon mes trouvailles. Il n'y a pas de règles, juste une sensibilité de la matière et du « faire » occupant l'espace avec dérision.

 

M.B. On perçoit dans tes œuvres une tension masculin / féminin, celle de la rencontre d’éros et thanatos, de l’érotisme et de la mort. Que dirais-tu à propos de ces contrastes ?

 

Je ne considère pas le sexe comme étant un traceur de l'identité ou de l'être, mais plutôt un ensemble de caractères distinctifs comme la couleur de mes cheveux ou la taille de mes fesses. Les êtres interagissent, quelque part, dans un ensemble, à un moment donné, du mieux qu'ils peuvent, vivant leurs choix. Je vois mon travail comme un hommage à la vie, qu'elle soit dure, violente, anodine. Les matériaux, douceur et souplesse du tissu, violence et froideur du métal, se rencontrent, vibrent, rentrent en tension. Comme nous. La tension est entre tous au-delà des questions de genre.

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Makis Malafékas / 2016

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Les installations de Laure Barillé se développent et fonctionnent comme des « histoires ouvertes » qui composent un paysage pictural cohérent traitant de l’impact de l’activité humaine sur l’environnement naturel. On y voit de grands filets verts truffés de plumes d’oiseau mais aussi de bouts de tissu et de rubans colorés, traces de captures passées. Sur le sol, une série de torpilles et d’obus massifs en tôle, menaçants jadis, semblent à présent parfaitement inoffensifs et grotesques. Des sculptures d’oiseaux hybrides, à mi-chemin entre colombes et corbeaux, dominent par leur plasticité particulière le haut plafond de la salle, tandis qu’un écorché symbolisant les blessures de l’humanité lève son bras pour adresser un formidable doigt d’honneur vers le néant. Plus loin, d’autres éléments verticaux évoquent la dévastation mais aussi l’espoir : trois cheminées sinistres dont l’une fume discrètement des huiles essentielles. L’humour, noir ou pas, est omniprésent dans l’oeuvre de Laure Barillé. Le regard qu’elle jette sur la condition de l’homme contemporain se veut éminemment critique mais, finalement, plus apaisant que pessimiste. La plupart de ses installations sont fabriquées à base de plaques d’aluminium et d’autres matériaux divers que l’artiste pu récupérer dans des sites désaffectés ou des squats de la région parisienne : une entreprise de reconstitution a minima s’inscrivant dans les grands questionnements existentiels de notre époque. 

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Formations :

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2010-2015 : ENSBA : DNAP/DNSEP/Atelier de Pascale Martine Tayou et Vincent barré

2006-2008 : Si petit Paris, Couturière / modéliste

2004-2008 : Formation modéliste / Bep mode et industrie / Cap  couture flou

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